666 le km diabolique

Publié le par Laure

Ce we, le diable a encore frappé!!

On avait un we de trois jours donc on a loué une voiture (magnifique pick-up tout terrain... Oh mais attends, je crois que c'est le "tout terrain" qui nous a encore joué des tours...) et on partait visiter la neuvième région au doux nom de Araucania 

Samedi : visite de Villariva au bord du Lago Villarica,
de
Pucon (de l’autre côté du lac) et du Parque Nacional Villarica

Ca se passe hyper bien surtout qu'on avait eu un contact sur place : un gars de la CONAF qui, il y a une dizaine d'années, avait été reçu comme un prince en France et donc était bien décidé à nous rendre la pareille. Sans lui, on aurait pas vu grand chose du parc parce que les sentiers ne sont pas indiqués. Là, on a pu s'enfoncer dans la neige sans peur de se perdre, atteindre les rives du lac et se faire tout discret derrière les broussailles pour observer les canards et les ragondins. Et puis les garçons se sont émerveillés au coeur d’une forêt d’Araucaria, juste au pied du volcan Lanin. Je dois reconnaître que ces arbres ont effectivement quelque chose de majestueux et que le vert clair des lichens mêlé au vert sapin de leurs branches transpercées par les rayons du soleil… c'est "de touuuute bôôôté" n'est-ce pas Simon!? Oscar (c'est notre fameux bienfaiteur) nous a agrémenté tout ça d'explications et d'anecdotes des plus intéressantes. Comme si ça ne suffisait pas, il nous a offert la chambre de sa fille pour la nuit (pas la fille, tout de même, faut pas pousser non plus), un délicieux repas et un bout de racine d'Araucaria fossilisée suite à une éruption volcanique (si si, c'est joli je vous assure!)  

Dimanche : sur la route des sept lacs.

Derniers moments avec Oscar autour d'un copieux petit dej et à flâner dans les feria artesanal d'objets en bois, spécialité de la région. Après que Simon se soit fait avoir avec "la trique de l'indien", à mon tour de tomber dans le piège de la "raideur de la tombe Je vous laisse imaginer ce que bon vous semble et on vous expliquera à notre retour… 

Petit parcours ou plutôt, vue l'état des routes au Chili, circuit de rallye sur la route des sept lacs. On a visité les termas geometricas qui nous ont fait grandement regretter de ne pas avoir nos maillots! Ravitaillement à Coñaripe avant de zigzaguer de Choshuenco à Panguipulli en passant par Liquiñe et des paysages de rêves.  

Lundi : le monumento natural Alerce, arbre vivant, vieux de plus de 3000ans,
et de plus de 4m de diamètre. Rendez-vous ensuite à Osorno
dans l'aprem pour le match de rugby des garçons. 

Enfin le programme du lundi est resté très théorique parce qu'en fait on n'est jamais arrivé ne serait-ce qu'à l'alerce... sur la route, après des chemins de graviers disons, on était maintenant sur un chemin de terre, bien humide voire complètement gadouilleux, ultra bien cabossé... On pensait avoir enclenché les 4 roues motrices: on avait effectivement poussé le levier dans la bonne position, mais on a oublié de débloquer un petit engrenage de rien du tout sur les roues. Résultat: on n'était pas en 4 roues motrices, on a passé quelques coins bien boueux où Pierre a piloté comme un chef, mais trop c'est trop... Dans un creux un peu trop marécageux, on est resté planté: au km 666! 

1h au moins à faire de la "miche popote" pour essayer de dégager les roues, et à mettre des pierres et du bois en dessous pour que ça ne patine plus, mais en vain. La seule chose qu'on a réussi à faire c'est bousiller l'embrayage et surchauffer le moteur. KAPUT comme nous a dit un chilien qui passait par là! Et nous voilà donc coincés sans aucun moyen de communication, en pleine forêt, à 10km de la dernière maison et à 12km de l'alerce où on n'était même pas sûrs de trouver un guardaparque!

Il était donc 12h30 quand un 4x4 arrive miraculeusement sur cette route qui ne mène nulle part. Il ne peut pas nous sortir de là, mais il téléphone pour nous à Rent a car et nous permet de joindre l'entraîneur de rugby. Il essaie de nous sortir de la boue mais sa corde casse. Il allait repartir quand on le voit s'arrêter. La grand-mère descend et nous apporte une bouteille d'eau et des bugnes en disant que c'est juste au cas où. On n'en revenait pas de la gentillesse de ces gens quand soudain on les voit s'arrêter de nouveau à peine 3m plus loin... et là, toute la famille descend allègrement en nous expliquant qu'ils vont partager leur pique nique avec nous parce que de toutes façons ils emportent toujours trop à manger et puis que comme ça l'attente nous paraîtra moins longue! On était abasourdi... 

 

C'était super sympa en tout cas... On a pris son numéro de portable et on lui rendra sûrement visite un de ces jours dans son campo. Nous, la seule chose qu'on a pu leurs offrir c'était deux petits livres de flore des arbres et des arbustes du Chili (qu'on avait piqué à la conaf...). Pas grand chose comparé à tout ce qu'ils avaient fait pour nous mais ça a eu l'air de beaucoup les toucher d'autant plus que la mère et la grand-mère était des jardinières du dimanche. Ils nous quittent vers 14h30. Normalement plus qu'1h à attendre avant d'être dépanné... 

17h30 toujours personne! Inespérément, un autre moteur se fait entendre... Cette fois encore, le couple se propose de nous aider et en plus ils sont ultra équipés. On sort de notre bourbier, il nous fait faire demi-tour, nous explique comment redémarrer en deuxième et qu'il ne faut surtout pas toucher aux vitesses! Tout marche, on reprend nos montagnes russes de terre dans l'autre sens et puis on veut quand même essayer de changer de vitesse parce que faire près de 150 bornes en seconde, on n'était pas rentrés! 

Et là, PATATRAC! Aucune vitesse se s'enclenche du coup à la première montée on reste coincés! c'est là que le gars nous a dit CAPUT. Autre preuve de l'amabilité presque surréaliste des chiliens: le gars nous remorque jusqu'à La Union, la première petite ville à quand même 30km d'où on était. (En attendant toujours pas de signe de nos dépanneurs)  

A 5km de La Union, on croise le gars de Rent a car, et notre remorqueur lui passe le relais après qu'on l'ait remercié des milliers de fois en ayant la désagréable impression de ne pas pouvoir lui faire comprendre notre gratitude.  

Voilà donc comment se termine notre parcours, tirés par un 4x4 qui, entre nous, n'aurait jamais eu ni la puissance ni l'équipement suffisant pour nous sortir de notre merdier (heureusement que l'autre couple est passé par là parce que Rent a car et sa ficelle…).  

Arrivée finalement à Puerto Varas à 20h30, sous une pluie battante, sans avoir vu l'alerce, sans rugby. Seule consolation tout de même et non des moindres, c'est un problème mécanique. On s'est bien gardé d'expliquer à Rent a car qu'on ne savait pas comment mettre le pick up en 4 roues motrices, que c'est à cause de ça qu'on a tout foutu en l'air et que si les roues étaient débloquées ensuite c'est que la chili family qui nous a aidé nous a expliqué comment ça marchait! mais chut : c'est mécanique donc, c'est à leur charge. OUF!

(Les photos vous attendent dans l'album we en Araucania)

 

 

 

Publié dans Nos voyages

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R
Salut les routards, la morale de cette histoire, quand on est dans la "merde" jusq'au cou, no paniq, il y a toujours une solution pour s'en sortir ! <br /> c'est le genre de situation "extrême" qui génère des souvenirs inoubliables<br />
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J
J'espere que vous n'oubliez pas vos bottes quand vous sortez le samedi soir....
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C
il parait que dans toute expérience il y aquelque chose à retenir au moins si l'un d'entre nous a un 4x4 plus tard nous savons tous maintenant qu'il y a un "truc" à debloquer<br /> mis à part ca vous avez passe un super we au vu des photos, qui sont tellement differentes de la premiére série qu'il faut refaire un peu de géographie pour bien réalisé que vous êtes toujours au Chili (mias ca c'était sur car il n'y a que la bas que vous pouviez rencontrer des "depanneurs restaurateurs mecaniciens "aussi gentils
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