Périple dans le Nord de Chili (1-8 septembre)

Publié le par Laure

          Le Chili est si fin qu’il n’y a rien de plus simple que de le visiter d’Est en Ouest. Par contre, le visiter du Nord au Sud relève d’une autre paire de manches. Aventuriers jusqu’au bout, on accepte ce défi et, à peine arrivés, on se lance dans la première phase de notre stratégie : on attaque par le Nord… Et comme en plus on n’est pas des petits joueurs, on décide de corser l’affaire en atterrissant en plein centre du pays !

          Ni une ni deux, on explique à notre maître de stage que, pour se mettre dans les meilleures conditions pour notre projet, on commence par une dizaine de jours de vacances, on endosse nos sacs à dos de baroudeurs et, d’un pas déterminé, on se dirige vers notre première aventure : l’exploration du désert de l’Atacama, désert le plus aride du monde ! Mais ni ça, ni les distances qui séparent Santiago, Chañaral, San Pedro de Atacama et Chuquicamata ne nous arrêtent.

          Au Chili d’ailleurs, tout se compte en heures de bus (HdB) et non en km. Notre périple totalise donc plus de 40 HdB pour rejoindre chacune de nos étapes et ensuite boucler notre itinéraire, 1 HdB (soit un peu plus d’une trentaines de km) à vélo pour sillonner les alentours de San Pedro, plusieurs trajets allant de 10 à 30 mindB (entre 5 et 15 km) de randonnée pour fouiller les moindres recoins de certains sites. Il faut ensuite bien sûr ajouter les heures passées à flâner dans les villages, celles à découvrir des coutumes « nacional », celles à goûter des spécialités, et surtout celles à attendre le bus… Jusqu’à 6h parfois. 6h à se réchauffer tant bien que mal dans un petit buibui de routiers, retransmettant les Feux de l’Amour chilien. 6h à s’évertuer à rester éveillés dans une odeur de poisson frit, et à lutter pour rester concentrés sur notre nème partie de tarot pour laquelle compter jusqu’à 21 commençait décidément à relever de l’exploit surhumain. Mais notre curiosité, aiguisée par le contraste entre la banalité du mot désert et le surréalisme des paysages qui s’y cachent, était prête à tout affronter.

 

          En route donc… Premier arrêt à Chañaral, ville poussière aux portes de l’Atacama, et point de départ pour le Parque Nacional Pan de Azucar. Deuxième étape, la plus longue, dans le village de San Pedro de Atacama aux ruelles de terre, aux maisons en adobe et au parfum de sérénité. Oasis du désert et nombril d’une région qui, sous son apparence figée et désespérément brune, dissimule des paysages aux palettes de couleurs éblouissantes, où la terre parle et où une vie intrigante naît de la moindre particule d’eau. Endroit qui nous transporte tantôt sur Mars, tantôt sur la Lune. Troisième visite flirtant avec les entrailles du monde à la mine de cuivre de Chuquicamata. 

          Ce sera notre ultime halte avant de redescendre vers des contrées plus vertes. Au bout de ces 8 jours, nos yeux scintillaient déjà de milliers d’images, mais notre curiosité n’était toujours pas rassasiée. Nous aurions bien mis le cap encore plus au Nord, seulement le Sud nous attendait déjà et les jours continuaient de défiler. Au Chili comme ailleurs, le temps des voyageurs n’est jamais assez long ! 

          En tout cas, le désert est un univers fascinant et malicieux. Cette immensité, sous ses airs de vielle dame au caractère difficile et peu engageant, révèle généreusement, à ceux qui prennent le temps de la connaître, des dessous de jupons à vous faire perdre la tête…

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